Je suis vraiment ravie de vous retrouver pour cet article qui me tient à coeur. Cela fait un moment que je dois l’écrire. J’arrête donc de procrastiner et je me lance.
Quelques mois après que le monde du tricot et ses merveilles ne se soit imposé à moi, j’ai découvert l’envers du décor.
Avant tout, je tiens à préciser une chose.
Je suis végétarienne et donc très sensible au sort de nos amis les animaux. En plus de mon régime alimentaire, j’ai toujours été contre le cuir et la fourrure. Je ne suis pas vegan mais leurs idées m’interessent.
Etant curieuse, J’ai donc tout naturellement voulu comprendre pourquoi les vegan étaient contre la laine.
(Parfois je le sais, ma curiosité n’est pas une qualité. Et pendant quelques secondes, j’avoue avoir regretté mettre posé la question tant ma découverte fut insoutenable. Mais c’était fait. J’étais informée. Je ne pouvais plus faire comme si je ne savais pas).
Mis à part l’aspect « l’animal n’a pas à servir l’homme » que je comprends, ils m’ont ouvert les yeux sur l’horreur du mulesing.
Qu’est ce que le mulesing?
Le mulesing est une technique chirurgicale d’ablation d’une partie de la peau périanale des moutons. Cette pratique est couramment utilisé en Australie comme un moyen de réduire l’incidence de la myase sur les moutons mérinos dans les régions où la myase est commune.
En clair, Cette opération barbare consiste à forcer les moutons à se coucher sur le dos, leur attachant les pattes à des barres métalliques et sans médicament contre la douleur. Ils leur coupent une grosse tranche de chair autour de la queue. Ce procédé sert à empêcher les asticots de déposer leurs œufs sur la surface lisse de tissu complètement à vif.
Joyeux n’est ce pas?
Le traitement des autres types de laine
Les moutons ne sont pas les seuls à beaucoup souffrir.
Les lapins angora
Je suis un jour tombée sur une vidéo expliquant comment sont récoltés les poils des lapins angora.
Les conditions de vie de ces animaux sont vraiment rudes. Ils sont souvent enfermés dans des cages au sol grillagé. Je vous laisse imaginer l’inconfort et les douleurs au niveau de leur patounes.
Pour la récupération des poils, en Europe on opte pour une épilation au peigne ou pour la tonte. Mais en Chine, (qui représenterait 90% du marché de la laine angora) la technique est très cruelle.
Les poils sont arrachés à vif et cause des blessures qui seront fatales à ces petits lapinou sur le long terme.
Les chèvres et le cachemire
Si j’ai bien compris, le soucis que pose la tonte de ces animaux se situe dans le faite de prendre leur fourrure.
Car sans leur précieuse fourrure, ces petites betes sont plus sensibles au froid et aux maladies.
Vu sous cet angle, n’est ce pas cruel et égoïste de prendre « quelque chose » d’utile à quelqu’un pour en faire un loisir?
Et l’environnement dans tout ça?
Alpaga, antilope et j’en passe… je ne pense pas être en mesure de pouvoir désigner tous les animaux encore nombreux à souffrir au nom de la cruauté humaine dans le monde du textile. Mais je leur dédie ces quelques lignes.
L’environnement quant à lui, n’est pas en reste. Que ce soit les produits chimiques, les conséquences d’un troupeau de moutons trop important (déchets organiques..), les eaux usées, les colorants et que sais je encore, notre belle planète en prend elle aussi pour son grade.
Quelles sont les alternatives?
Je reste très succinct dans les explications apportées au dessus car il y a pas mal d’articles qui traitent ce sujet plus en détails et je ne voulais pas copier coller bêtement le travail des autres. Mon idée est d’apporter une réflexion et de vous laisser faire vos recherches et créer votre propre opinion.
En revanche, je vous mets tous les liens en bas.
Après avoir découvert tout cela ,il m’a fallu un peu de temps pour digérer l’information.
Je ne voulais pas participer à cette folie.
Car oui , plus on fait de recherches et plus on se rend compte que le monde est fou.
Une chose était sure. Il était hors de question que ma passion soit synonyme de souffrance.
Je ne sais pas si vous connaissez l’expression « bien heureux les simples d’esprit » mais honnêtement parfois je les envie. Plus je tente de comprendre le monde et les hommes et plus je me dis que nous ne sommes que des monstres qui allons tout détruire. (coup de gueule du jour).
Bref, une fois passée cette étape « choc-puis-déprime », j’ai laissé mon naturel optimisme reprendre le dessus et je me suis dis qu’il y avait forcément des marques qui partageaient mes valeurs. A moi de les trouver.
Ma petite enquête
Il n’était plus question d’acheter de la laine à bas prix sans réfléchir. Je voulais savoir exactement ce que j’achetais et à qui j’avais affaire.
J’ai donc revêtu ma petite casquette d’inspecteur et j’ai commencé mes recherches.
Voici donc le résultat de mes recherches et quelques marques que je peux vous conseiller:
La boutique le chat qui tricote :
J’ai découvert cette boutique récemment grâce à la souris aux petits doigts. J’ai bien aimé leurs produits et comme le veut mon protocole, je leur ai envoyé un mail pour en savoir plus. Voici leur retour:
« Notre fournisseur de laines est basé en Angleterre et est attaché aux mêmes valeurs de respect des animaux que vous : toutes les fibres proviennent de fermes qui ne pratiquent pas le mulesing.
Il s’agit d’un des critères principaux pour lesquels nous nous sommes décidées pour cette filature, ainsi que la belle qualité des fibres.
Les autres marques proposées sur notre eshop présentent également ces critères : DMC (écolabel, woolmark, ecotex…), BC Garn (marque BIO, label Gots…), Uncommon Thread (se fournit chez la même filature que notre marque) »
Bellelaine :
Petit bout de laine:
Cette marque propose de très jolis écheveaux. Je suis vraiment sous le charme.
Gros +, elle est totalement transparente quant à la provenance de ses fils. Voir (Petits bout de laine)
Je pense craquer et commander un écheveau dans l’année. Je pourrais alors vous apporter plus d’éléments sur cette laine.
De rerum natura:
J’aime beaucoup les valeurs de cette marque française et la beauté des fils me fait juste baver. Ils sont également très transparents quand à leur politique. C’est l’une des premières marques que j’ai trouvé quand j’ai commencé à chercher des matériaux Ethiques.
Bergère de France et Plassard
J’ai personnellement contacter ces marques qui m’ont toutes les deux assurés être contre le museling
Voici le retour de bergère de france par exemple:
Quelques Alternatives
En continuant mes recherches, j’ai également découvert qu’il était possible de tricoter des matières non animal.
Je ne vais pas parler de tout ce qui est synthétique (type polyester)… car je ne tricote pas souvent ce type de fibre.
Le lin
Je suis très intéressée par cette alternative que je compte tester prochainement. Il s’agit de fibre végétale. L’aspect soyeux m’a conquise et son impact écologique (peu d’engrais, économe en eau…) étant moins important que d’autres fils a fini de me convaincre. Je vous mets un lien intéressant en dessous d’une boutique qui vend du lin mais sachez que la marque Belle laine en vend également.
Avantage : Le lin est thermorégulateur, l’été, il apporte une sensation de fraicheur, l’hiver, au contraire, il maintient la chaleur. Ce fil est anallergique, absorbant, agréable au toucher et classé parmi les fils les plus solides.
Le chanvre
Tout comme le lin il s’agit d’une plante que l’on peut trouver en France et qui est intéressante du point de vue écologique. L’aspect du fil et le coté « cartonné » sera étonnant au moment de tricoter mais il semblerait confortable après lavage. (A vous confirmer quand j’aurais testé).
Avantage : Un des plus gros avantages du chanvre est qu’il s’assouplit et s’adoucit au fur et à mesure qu’on le porte et qu’on le lave, sans parler de ses propriétés thermorégulatrices qui font qu’on peut en porter été comme hiver! (selon Kaneh Bosem)
Un autre avantage pour ces deux fibres est qu’elles peuvent surement convenir aux personnes qui ne supportent pas la laine.
Autre fils :
Il existe bien d’autres fils dit végétasl tel que l’ortie , le fil de banane et j’en passe. Mais J’ai préféré vous présenter ceux qui m’intéressaient le plus. En revanche, je vous mets en dessous le lien d’un article de blog qui traite en détail ce sujet.
Conclusion :
Pour ma part, je trouve ces alternatives très intéressantes et je pense qu’elles valent la peine que l’on se penche un peu plus sur le sujet. Je vais donc profiter des beaux jours pour faire quelques essais.
Bien sur je ne prétends pas avoir la science infuse et apporter une réponse unique à ce sujet vraiment épineux. Mais je voulais vous sensibiliser et vous faire part de mes quelques trouvailles. Je suis persuadée que l’on peut tricoter tout en respectant le bien être de l’animal et notre belle planète.
Je viendrais apporter des modifications dès que j’obtiendrais plus d’éléments afin de garder cet article à jour.
N’hésitez pas à partager vos bons plans éthiques.
Quelques liens intéressants :
Pourquoi les vegans sont contre la laine?
Touche pas à ma laine!
15 marques de laines Ethiques
Où Acheter du lin, de l’ortie, du chanvre ?: Comptoir du fil
Chanvre à tricoter :Boutique Kaneh Bosem
Les fibres végétales
A bientôt et bon tricot
Gahonali
Bonjour Anaïs,
Merci mille fois pour votre commentaire et pour vos encouragements. Je suis contente de voir que vos convictions font écho aux miennes.
Je vous trouve courageuse de rester fidèle à votre respect pour les animaux avec les contraintes que vous impose comme vous le dites votre budget de retraité… ( tristement connu pour être ricrac malheureusement).
Votre projet bénévole est absolument fabuleux. ça me donne une idée dont je vous parlerai par mail.
Je vous autorise avec plaisir à reprendre mon article. C’est toujours bon d’éveiller les consciences.
A très bientôt et encore merci
Aurélie