Augmentation mammaire mon expérience Étape décisive : Le Grand jour


Beauté / vendredi, février 1st, 2019

Et voilà. Après des années de malaise et une prise de décision , après des rendez vous à gauche et à droite et des papiers à remplir,  le grand jour est arrivé.

Ce jour tant attendu, je n’aurais jamais cru qu’il puisse m’arriver. Je ne sais pas. parfois, quand il se passe de tels éventements, j’ai toujours l’impression que ça ne m’arrivera jamais.

Mais je suis bel et bien passé par cette étape très intense et j’ai pas mal de choses à vous raconter !!!

Je ne souhaite oublier aucun détail et vous expliquer le plus précisément possible comment ça s’est passé. C’est grâce aux témoignages que j’ai lu (entre autre) que j’ai pu être plus sereine par moment. Car je savais à quoi m’attendre.

Je vais donc devoir faire deux articles. Premièrement parce que je ne me sens pas capable de tout vous écrire d’une traite et deuxièmement parce que ce serait dommage de noyer de précieuses informations dans le tas.

C’est parti,  je vous emmène dans une des expériences les plus intenses de ma vie.

Entrée à la clinique J-1

Arrivée le dimanche

Mon mari et moi nous sommes donc rendus à la clinique pour 16h comme indiqué sur mon passeport d’hospitalisation. Je me suis présentée au secrétariat et on m’a demandé de me rendre au deuxième étage. Puis on m’a indiqué ma chambre et l’infirmière  a dit qu’elle repasserait. Je voulais une chambre avec une télévision et j’avais dit que je me fichais si j’étais seule ou non. Je n’ai donc pas été si surprise que ça de voir en ouvrant la porte que je n’étais pas seule.

Nous sommes entrés doucement et j’ai posé mes affaires. Moins de 10 minutes après, l’infirmière est venu me voir. La première chose qu’elle ait faite est de m’attacher un bracelet qui contenait toutes mes données (nom, adresse…).

Puis elle m’a réclamé les documents que je devais encore lui fournir c’est à dire le consentement éclairé de l’anesthésiste et la fiche de renseignements. Je devais également lui remettre mon soutien gorge de contention.
Emilie – c’est le prénom de l’infirmière- m’a ensuite donné une bouteille de bétadine rouge et une tenue de bloc opératoire (charlotte, blouse à attacher dans le dos , sous vêtement et « chaussons » à usage unique).

Elle m’a expliqué que je devais prendre ma douche à la bétadine le soir et le matin. Par chance, je n’étais pas obligée de me laver les cheveux le soir ET le matin mais ne pouvait faire que l’un ou l’autre. Elle m’a rappelé que je devais être à jeun le lendemain ( pas d’eau et aucune nourriture passé 23h). Quelqu’un viendrait me réveiller le lendemain vers 6h à peu près, mon intervention était prévue pour 8h.

J’ai précisé que j’étais végétarienne et cette charmante dame m’a gentiment annoncé qu’elle préviendrait la cuisine. Elle m’a informé qu’ un médecin viendrait me voir plus tard et elle est repartie.

Mon mari et moi sommes allés nous chercher une petite boisson chaude pour passer le temps. Il est resté jusque 17h40. Je n’avais pas envie qu’il reparte. Je ne voulais pas me retrouver seule.

Mais ce combat était le mien. Et Il était temps d’entrer dans l’arène.

Une soirée très longue

Je suis donc retournée dans ma chambre et j’en ai profité pour lire un peu avant que l’on nous apporte notre repas.

Et puis ma voisine de chambre m’a un peu parlé. C’était une femme d’une cinquantaine d’années , les cheveux en bataille et le pied bandé. Elle m’a demandé pourquoi j’étais ici et je lui ai confié le motif de ma venue en ces lieux. C’est drôle, j’ai toujours l’impression de passer pour quelqu’un de superficiel dans ces cas là.

Mais en tant que femme , je crois qu’elle m’a compris.

Et puis on a parlé de tout et de rien. J’étais contente lorsque l’on est venu nous déposer nos repas. Je n’avais rien mangé le midi et il me fallait des forces pour le lendemain. Comble du sublime, ce soir le repas était végétarien pour tout le monde. Je pense que la nourriture d’hôpital doit être différente de la nourriture de clinique car c’était vraiment bon.

Bref, on a continué a discuter de tout et de rien et je suis allée prendre  ma douche. Comme je suis un peu maniaque je me suis lavée trois fois à la bétadine. Je me suis ensuite séchée avec une serviette propre  et j’ai enfilé une chemise de nuit propre également. Tout cela fait parti du nécessaire de toilette que je devais apporter.

Une infirmière est venue récupérer les clichés de mammographie et poser quelques questions.

Puis nous avons continué de discuter avec ma voisine. Jusque 22h passées je crois.

Je crois que cette dame avait besoin de parler. Mais je dois bien reconnaitre qu’elle me faisait un peu peur parfois. Je pense qu’il  a certains sujets à n’aborder qu’avec des personnes que l’ont connait bien. (Qu’une inconnue vous parle de pyramides, d’ovni, de lumière blanche, de jésus, d’esprits et de sexualité ça vous ferait pas peur vous??).

Totalement entre nous, je m’en suis voulu à ce moment là d’avoir répondu « peu m’importe » quand j’ai réservé ma chambre quelques jours plus tôt dans la semaine et que le secrétaire me demandait : « chambre seule ou non? ».

Bref  j’ai très mal dormi. Très peu. Déjà parce que je n’étais pas chez moi, ensuite parce qu’il faisait chaud et enfin parce que j’étais stressée.

En réalité,  j’étais réveillée bien avant que l’on ne frappe à ma porte.

Lundi 28 janvier 2019 : le  jour J

Logistique et dernière ligne droite

Voilà, il devait être 6h30, c’était le grand jour. Une infirmière est venue voir si j’étais réveillée, m’a demandé de prendre ma douche, d’enfiler ma tenue et d’appuyer sur le bouton rouge dès que ce serait fait.

Je m’exécute consciencieusement. Et à ce moment là, j’ai compris deux choses :

  • Pourquoi dans les établissements médicaux il fait si chaud
  • Pourquoi on a l’impression que les patients se promènent les fesses à l’air.

En fait, l’un est vrai et a pour conséquence l’autre.

Trêve de plaisanteries, une infirmière revient me voir pour je ne sais plus quelle raison, me dit de patienter, qu’un brancardier viendrait me chercher.
07h40. Le brancardier est là. Je souhaite un bon retour à ma voisine de chambre qui ne sera plus là quand je reviendrais et m’installe dans le fauteuil roulant que l’on me tend. Direction le bloc.
En route, il me demande quelle intervention j’allais subir. Même ressenti qu’au dessus.

On arrive dans des salles aux couleurs froides. Le type de bleu peint sur les murs me glaçait le sang. Nous étions arrivés.

Il me demande de m’installer sur un brancard, glisse une couverture sur moi. Un de ces collègues poussent ensuite mon brancard. J’ai rapidement vu un grand tableau blanc. Il devait surement récapituler la liste des interventions de la matinée. J’ai cru voir le nom de ma chirurgienne en première place. Le brancardier me gare ensuite juste devant les salles d’opérations.
Je me souviens de la fraicheur du lieu. Je me sentais seule au monde et le stress m’étouffait. Mon coeur battait vite, ma jambe s’affolait toute seule et je n’ai pu retenir quelques larmes.

Ça m’a fait du bien mais je suis vite reprise. Ce n’était pas le moment de craquer, pas après tout ce que j’avais fait pour en arriver là.

J’ai pu observer un véritable ballet de blouses blanches et colorées. Certains entraient dans les salles récupérer des brancards, des infos, des outils et ressortaient. Je les trouvais courageux d’avoir tant d’énergie un lundi matin qui plus est à 8h.

Deux autres brancards sont arrivés. Je me sentais moins seule dans cette allée de stationnement de lits bleus.

Une infirmière s’approche de moi et me demande si je suis prête. Je réponds que oui et elle tire mon brancard vers une salle d’opération.

L’opération

L’infirmière m’emmène donc en salle d’opération. Dans cette pièce ne se trouvait que des femmes.
La docteure anesthésiste  avait un visage très doux et  était souriante, ça m’a fait du bien. Je crois que j’oublierais jamais le réconfort que ça m’a apporté. Il y avait une autre femme près d’elle.

Elle me demande de passer du brancard à la table d’opération.

La chirurgienne arrive et je la salue. Elle voit ma jambe trembler et me demande si j’ai froid. Je réponds que non. Elle me demande si j’ai peur, je réponds que oui.

Je savais que j’étais entre de bonnes mains mais que voulez vous? impossible de me contrôler.
Docteur L me demande ensuite de m’asseoir  et prend mon torse en photo. De face, puis de profil.
Elle trace quelque chose sur ma poitrine, ses repères je suppose … je la trouve formidable.

Elle me dit que nous allons donc mettre des implants ronds. Je suis un peu étonnée et lui rappelle que nous avions convenu ensemble d’implants en forme de goutte.
Ma chirurgienne m’explique qu’ils ne se font plus (ou plus pour le moment je n’ai pas bien saisi) et qu’elle avait opté pour une prothèse souple. Elle avait toujours en tête que je voulais quelque chose de naturel, ça me rassurait. Je décide donc de lui faire totalement confiance.

Ensuite je m’allonge de nouveau. L’infirmière commence à me perfuser.

Elle a pris ma tension. J’avais 16. J’étais effectivement en train de vivre un moment stressant comme je n’en avais  jamais connu jusque maintenant.
J’entends quelqu’un mettre de la musique pour me détendre. Et c’est la dernière chose dont je me souvienne.
Je n’ai pas fait long feu face à l’anesthésiant. Je ne suis même pas sur d’avoir tenu 5 minutes.

Mon esprit était à des années lumières de mon corps…

Le réveil et la douleur

Je ne me souviens pas beaucoup de la salle de réveil. J’ai juste entendu quelqu’un m’appeler et me demander si j’avais mal. Pour la première fois, je sentais cette horrible douleur me compresser la poitrine.

Puis  j’ai entendu quelqu’un dire qu’il fallait me ramener dans ma chambre.

Ça peut sembler étrange mais lorsque j’ai aperçu les murs rosés de ma chambre d’emprunt, je me suis sentie en sécurité.

Le brancardier s’est mis près de mon lit et m’a demandé si je pouvais glisser de l’un à l’autre. Ce que j’ai fait au prix d’un effort surhumain. On a ensuite installé deux « gourdes »  au sol. Ces gourdes étaient reliées à mes drains. Il y avait également des poches reliées par des fils à mon bras. Une chose est sure, je ne risquais pas de m’enfuir.

Je crois que c’est à ce moment là qu’on m’a rapidement expliqué comment fonctionnait la pompe à morphine.

jour 1. Le jour le plus compliqué d’entre tous.

Je n’avais plus aucune notion de temps. J’avais mal . j’appuyais dès que possible sur le bouton censé déclencher un peu de délivrance, j’avais chaud, je me découvrais, j’avais froid je me recouvrais. Mes jambes tremblaient malgré moi une fois encore. J’ai beaucoup dormi. J’étais K.O.

Mon mari est arrivé dans l’après midi. J’étais totalement stone. Incapable de tenir la moindre conversation.

Cette sensation je l’ai déjà ressenti quand j’étais bien plus jeune et que j’ai été surprise par la puissance du whisky. Alcool 1- Aurélie 0. Aujourd’hui le combat était différent mais le score était identique.

Heureusement, dans mon malheur j’ai eu de la chance. Mon mari m’a déposé une bassine près de mon lit.

Et oui, était arrivé l’heure de la tête qui tourne , des nausées et autres joyeusetés offertes par la morphine.

Le pire ne s’était pas encore  présenté. Mais il ne tarda pas.
J’avais envie de faire pipi.

Je ne sais pas combien de temps j’ai mis pour appuyé sur le bouton rouge. Mais un sacré moment si vous voulez mon avis. Bref  l’aide soignante très gentille m’a présenté une sorte de pot.

Et là, j’ai su que rien ne pouvait être pire que cette journée.

J’avais tellement mal que je n’ai pas osé regarder ma poitrine. Si, si je vous assure. Mais je sentais déjà que quelque chose avait changé en moi…

Je n’avais plus qu’une chose à faire… patienter courageusement.

Gahonali

 

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