Lecture du deuxième trimestre Partie 1 2021


Lecture / jeudi, mai 20th, 2021

Je vous retrouve pour la rubrique lecture trimestrielle avec un peu d’avance cette fois ci car j’ai dû faire deux articles. J’avais peur de vous assommer en vous présentant tout en une fois.

Avril

L’oiseau Moqueur de Walter Tevis

Auteur: Walter Tevis
Date de sortie : 07/01/2021 (réedition)
Catégorie: Science fiction

Résumé:

« Pas de questions, détends-toi. » C’est le nouveau mot d’ordre des humains, obsédés par leur confort et leur tranquillité d’esprit, déchargés de tout travail par les robots.
Livres, films et sentiments sont interdits depuis des générations. Hommes et femmes se laissent vivre en ingurgitant les tranquillisants fournis par le gouvernement. Jusqu’au jour où un homme solitaire, Paul, apprend à lire grâce à un vieil enregistrement.

Mon avis:

Nous voici dans un monde où la notion de travail, de famille et de bonheur a été remplacé par une introspection constante et par une prise de drogues quotidienne. L’humanité se meurt et il ne reste que des « zombies » à l’avenir inexistant. Dans ce monde sans âme, on rencontre Paul Bentley qui grâce à son ouverture d’esprit et sa ténacité a appris à lire. Plus il lit et plus il a envie de lire, d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses. Une ouverture d’esprit qu’il partagera avec Mary Lou rencontré au hasard lors d’une visite au zoo. Mais le comportement de ces personnages ne plait pas à notre robot en chef de classe 9 et il décide de s’en mêler. J’ai beaucoup apprécié la remise en question de Bentley et assister petit à petit à sa résurrection, au fil de ses rencontres et de ses découvertes.

L’auteur nous emmène dans un monde crée de toutes pièces avec sa propre temporalité (un jaune , un bleu…) , ses règles (l’intimité et l’individualité), ses slogans (Pas de questions; détends toi, sexe vite fait bien fait.. »). Un monde sombre mais avec une pointe d’espoir malgré tout. J’ai trouvé que l’auteur tapait assez juste en imaginant ce monde où les gens sont tristes, abrutis par la télévision et par les drogues. Le roman est fluide avec ces changements de personnages à chaque chapitre. J’ai bien aimé connaitre le point de vue de chacun Je n’ai pas l’habitude de lire des dystopies. Mais je ne regrette pas du tout de m’être laissé tenté par ce classique. Je ne me suis pas attachée aux personnages à proprement parlé mais je les ai trouvé intéressant et on entre assez facilement dans l’histoire.

Note: 3.9/5

Les délices de Tokyo

Auteur: Durian Sukegawa
Date de sortie : 03/02/2016
Catégorie: fiction contemporaine

Résumé:

« Écoutez la voix des haricots »: tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d’embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu’elle lui a fait partager.


Mon avis:

Me voici partie pour Tokyo et j’y ai passé un bon moment avec Sentaro, Tokue et Wakana. J’ai trouvé ce roman très poétique. Sentaro semble malheureux et perdu depuis sa sortie de prison. Une vie qu’il trouve sans saveur, comme la pâte industrielle de haricots qu’il achète pour sa boutique. Après plusieurs tentatives, Tokue le convainc de l’embaucher dans sa boutique. Cette mystérieuse grand mère aux doigts crochus lui apprend l’art de la création de la pâte de an. Et lui enseigne également sa philosophie de vie. Le mystère qui entoure Tokue est intéressant.(Je n’ai pas envie de vous spoiler)Il décrit une situation vécue par certains japonais encore récemment. Je me suis attachée aux personnages que j’ai trouvé profond. La mystérieuse grand mère qui n’a plus de famille; Sentaro qui a fait les mauvais choix et qui tente de remettre sa vie à flot, Wakana , une jeune collégienne qui apprécie la boutique. Des réflexions sur soi, des amitiés qui se nouent, une passion partagée… Tous les ingrédients sont réunis pour en faire un roman touchant et qui pousse à la réflexion.
Note: 4/5

D’ici là, porte toi bien

Auteur: Carene Ponte
Date de sortie : 06/06/2019
Catégorie: fiction contemporaine

Résumé:

Quoi de mieux que quelques jours dans un hôtel de luxe tout neuf pour se remettre d’aplomb ?
Elles sont six femmes à s’y rendre pour cette semaine d’inauguration. Elles ne se connaissent pas, n’ont pas le même âge, pas la même vie, mais elles vont se croiser, parler, partager leurs émotions, s’épauler parfois au cours de ce séjour si particulier pour chacune.


Mon avis:

J’ai été attiré par le résumé, un concept de vacances de luxe, une multitude de personnages, des histoires toutes plus intéressantes les unes que les autres…
Mais voilà, je pense que j’en attendais un peu trop. L’écriture est légère,un peu trop à mon gout. Le point positif c’est que ça se lit tout seul.
Je n’ai pas trouvé les personnages vraiment attachants ni profonds. J’ai malgré tout apprécié Mia et Geneviève. Le changement de personnages à chaque chapitres offre une dynamique intéressant à l’histoire. Et l’amitié rapide et la spontanéité des femmes bien qu’improbable étaient assez rafraichissantes. Mais j’ai trouvé à regret certains moments trop simples, trop faciles. Et je regrette le manque d’émotions du livre car c’est ce que j’aime retrouver dans les feel good.
Et que dire des clichés invoqués? Le premier « le mariage c’était la suite logique » me scotche toujours autant. (Alors qu’il est clair qu’il n’y a pas de logique dans l’amour il faut arrêter avec ça). Le second « Il ne faudrait pas non plus que tu vires vegan boheme ». Même si je comprends ce qu’à voulu dire l’auteur je trouve toujours dommage de pointer du doigts certaines catégories de personnes considérées comme « hors norme » même si ce n’est peut être pas l’effet voulu.
Bref loin d’être un coup de cœur, il s’agit d’un livre qui peut détendre après une lecture difficile.
Note: 3/5

Lady Helen tome 1 : Le club des mauvais jours

Auteur: Alison Goodman
Date de sortie : 18/06/2016
Catégorie: fiction historique/fantastique

Résumé:

Londres, Avril 1812….
Lady Helen Wrexhall s’apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l’espoir de faire un beau mariage. Mais une domestique de la maison disparait, des meurtres sanglants sont commis, la plongeant soudain dans les ombres de la Régence. Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours et sa mission est de combattre des démons qui ont infiltré la société. Lady Helen est dotée d’étranges pouvoirs, mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d’insouciance?

Mon avis:

J’ai commencé ce livre en parallèle des filles de la mer (que je trouvais trop dur pour une lecture de soir)ça fait donc un petit moment que je retrouve ces personnages le soir. On entre rapidement dans l’histoire. J’ai beaucoup apprécié l’époque décrite avec brio par l’auteure et l’élégance qui se dégage du livre. Le contraste avec le monde obscur n’en est que plus saisissant. J’étais un peu sur mes gardes avec ce mélange de genre mais je dois reconnaitre que le coté fantaisie donne du piquant à la Régence. Je trépignais d’excitation à l’idée de savoir à quoi nos héros avait affaire. Et je dois reconnaitre que la description des démons m’a refroidi. L’idée des tentacules m’a un peu bloqué. J’ai trouvé ça exagéré et cliché.

J’ai même cru que j’allais abandonner ma lecture. Mais je me suis accroché. Il faut dire que l’héroïne et ses acolytes sont intéressants. Et puis les pages se tournent toute seules. Alison Goodman a une jolie plume et on sent qu’elle s’est intéressée de très près au sujet. J’ai hésité jusqu’au bout mais j’ai finalement décidé de continuer la saga.

Note: 3.9/5

Mai

Les Lendemains

Auteur: Melissa Da costa
Date de sortie : 26/02/2020
Catégorie: Littérature générale

Résumé:

Suite à un drame,Amande se réfugie dans une maison isolée en Auvergne pour vivre pleinement son chagrin. Elle tombe par hasard sur les calendriers horticoles de l’ancienne propriétaire des lieux. Guidée par les annotations manuscrites de Madame Hugues, Amande s’attelle à redonner vie au vieux jardin abandonné. Au fil des saisons, elle va puiser dans ce contact avec la terre la force de renaître et de s’ouvrir à des rencontres uniques. Et chaque lendemain redevient une promesse d’avenir.

Mon avis:

Quel plaisir de retrouver de nouveau cette auteure qui m’avait fait tant de bien lors du tout premier confinement. (On ne change pas une équipe qui gagne, me voici de nouveau à lire Melissa Da Costa en plein confinement.) La magie opère toujours.Les premières pages sont intenses, le thème est sombre. Amande est en deuil,sa vie vient de voler en éclat. Les premiers chapitres nous en apprennent plus sur la tragédie qui a secouer la vie de la jeune femme. On ne peut que se sentir submerger d’émotions et ressentir de l’empathie pour cette héroïne qui vit l’une des pires situation qui puisse arriver. Je me suis attachée à Amande dès les premières lignes. J’ai ressentie et compris sa sensibilité à fleur de peau, son envie de fuir le soleil, de fuir la vie. L’auteur a très bien su nous faire ressentir la notion de perte du temps, de perte de gout, de perte de tout. Et puis tout doucement une étincelle de curiosité, le besoin de s’activer, de faire quelque chose de ces doigts pour éviter de trop penser. Un mot griffonné sur une feuille qui devient un objectif. « laisser entrer », « célébrer »… J’ai aimé ces indicateurs que dépose l’auteur à chaque fin de chapitre pour nous montrer l’évolution de la reconstruction de notre héroïne. Amande nous fait entrer dans un univers où la nature, la création et le partage sont les maitres mots. Un rayon de lune, quelques feuilles sorties de terre, des bourgeons près à éclore.. la nature dans toute sa splendeur. La vie qui est l’entoure et le sacré qu’elle instaure. Amande savoure son nouveau quotidien fait de petits rien qui font du bien.
Ce livre est très immersif et j’ai trouvé très reposant d’être dans cette maison, en Auvergne, d’imaginer le jardin renaitre, les fleurs éclorent tout ça grace au labeur d’Amande. Elle noue et renoue doucement avec ses proches au gré de sa résurrection… Les personnages sont attachants, tous à leur manière. J’ai lu tout doucement, j’ai savouré chaque étape. C’est rare que je dise ça mais j’aurais voulu que ça continue, ne pas quitter la maison d’Amande. Je persiste et signe, cette auteure est mon coup de coeur.

Note : 4.5 /5

Ma Chérie

Auteur: Laurence Peyrin
Date de sortie : 13/03/2019
Catégorie: fiction

Résumé:

Née dans un village perdu du sud des États-Unis, Gloria était si jolie qu’elle est devenue Miss Floride 1952, et la maîtresse officielle du plus célèbre agent immobilier de Coral Gables, le quartier chic de Miami.
Mais un matin, son amant est arrêté pour escroquerie. Le monde factice de Gloria s’écroule. Munie d’une valise et de quelques dollars, elle se résout à rentrer chez ses parents. Dans le car qui l’emmène, il ne reste qu’une place, à côté d’elle. Un homme lui demande la permission de s’y asseoir. Gloria accepte. Un homme noir à côté d’une femme blanche, dans la Floride conservatrice de 1963…Sans le savoir, Gloria vient de prendre sa première vraie décision, qui donnera un jour un sens à sa nouvelle vie…

Mon avis:

Deuxième roman que je découvre de cette auteure.
Autant je n’ai pas apprécié le premier autant celui ci a été plus agréable à lire.
Malgré le fait que j’ai trouvé l’héroïne intéressante et je l’ai appréciée je ne l’ai pas trouvé attachante. Démontrée de manière vraiment superficielle, au début lorsqu’elle se fait entretenir pendant 10 ans par un homme marié, on suit son évolution tout au long du roman.
Même si elle m’évoque plus de sympathie à la fin je l’ai trouvé assez plate. Mais le fond de l’histoire est intéressante et je dirais même entrainante.
L’amérique des années 60, le président Kennedy, la ségrégation, le métissage…
Il y a bien eu quelques points négatifs. Certains ont trouvé le livre trop court, pour ma part je l’ai trouvé adapté car le rythme est un peu trop lent à mon gout et les descriptions parfois lourdes.
J’ai donc eu mon compte. Je pourrais aussi reprocher l’utilisation de mots peu commun. (Bon d’un coté j’apprends de nouveaux mots et c’est cool mais de l’autre m’arrêter pour prendre un dico régulièrement, ça m’a sorti à plusieurs reprises de ma bulle et je trouve ça genant.(Des mots tels que: Atraxie, remuges, affeterie, putatif, cacochyme, apocryphe).
En revanche, s’il y a un point que je tiens à applaudir c’est la fin. Le dénouement est intéressant et et l’héroine plus maline qu’on ne le pense…
Pas transcendant mais ça reste un roman agréable
Note: 3.5/5

Bilan:

Pas mal de lectures différentes ce trimestre ci. Sachant que je suis divisée entre mes lectures de challenge et mes lectures personnelles. Etant donné que j’ai terminé un cdd, j’ai eu un peu (beaucoup) plus de temps à accorder à la lecture. J’ai fait de jolies découvertes et je suis obligée de scinder l’article en deux pour tout faire parvenir. Je me rends compte que les lectures « commerciales » ne me conviennent pas plus que ça et compte bien me rendre hors de sentiers battus. (Quand je dis commerciale je ne parle pas de Melissa Da Costa, je voulais le préciser).

A bientôt

Aurélie

4 réponses à « Lecture du deuxième trimestre Partie 1 2021 »

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